mardi 12 mai 2015

Nike Requin générale l’honneur d’une entrevue avec le Lider Maximo

En tournée pendant cinq jours dans les Cara?bes, le président fran?ais a rencontré ce lundi soir à Cuba le ?Lider Maximo?. Une rencontre tenue secrète Nike Requin jusqu'au dernier moment et qui agace les dissidents cubains. Le diplomate en reste comme deux ronds de flan. ?Je l'apprends de votre bouche?, souffle-t-il quand on lui annonce la rencontre entre Fran?ois Hollande et Fidel Castro à l'heure même où le président fran?ais est attendu devant la communauté fran?aise de La Havane. Au beau milieu de ses trente heures ?historiques? à Cuba, Fran?ois Hollande a donc décroché à la surprise générale l'honneur d'une entrevue avec le Lider Maximo. La dernière photo du père de la révolution cubaine, flottant dans son survêtement Adidas bleu marine, datait de début avril, lors d'une rencontre avec des étudiants. Mais avant cela, ni les Cubains ni le reste du monde n'avaient eu d'image du vieux dirigeant de 88 ans que l'on dit affaibli depuis 14 mois. Et tout d'un coup, par la grace d'un voyage Nike TN fran?ais qui enquille les premières, un cliché officiel signé d'un des fils de Fidel, Alejandro Castro. A Cuba, la politique et la diplomatie restent une histoire de famille. Depuis l'annonce de sa visite à Cuba, Hollande avait ?marqué sa disponibilité? pour rencontrer Fidel Castro. L'affaire ne s'est décantée que dans les tous derniers moments. ?J'avais l'heure depuis ce matin, je ne pouvais rien dire?, piaffe le député communiste André Chassaigne qui préside le groupe d'amitié France-Cuba à Paris. Pour lui, ?on peut dire ce qu'on veut mais Fidel Castro est le dernier grand personnage du XXe siècle?. C'est derrière cette place dans l'Histoire que Fran?ois Hollande se réfugie pour justifier une rencontre qui met hors d'eux les dissidents cubains et indispose une partie de la gauche, revenue du mythe cubain dès les années 80 et militant aujourd'hui pour une vraie ouverture politique. ?J'avais devant moi un homme qui a fait l'Histoire?, explique le président aux Fran?ais venus l'écouter à la résidence de l'ambassadeur, au coeur du quartier de Miramar. Moins d'un millier de Fran?ais sont installés dans l'?le alors quelques touristes de passage sont venus grossir les foules dans le jardin. Pour Hollande, ?Fidel Castro, c'est l'histoire de Cuba, c'est l'histoire du monde?. Surtout ne pas entrer sur le terrain politique, ce qui ouvrirait la porte aux questions sur les droits de l'homme dans une ?le où, entre autres, les partis d'opposition sont toujours interdits. ?Il y a forcément un débat sur ses responsabilités?, concède le président derrière sa petite tribune. ?Il a été regardé en France avec ferveur mais aussi avec critique?, complète-t-il en petit comité après un court bain de foule. ?UN GESTE DE CASTRO à L'éGARD DE FRAN?OIS HOLLANDE? Pas question de revenir en détail sur les dérives du régime. ?Une fois qu'on a dit ?a, on ne peut pas lui dire : "vous allez passer devant le tribunal de l'Histoire"?, temporise Fran?ois Hollande. Qui n'a pas profité de son séjour à 7 000 kilomètres de Paris pour se convertir à la gauche de la gauche et n'a pas vu Fidel Castro pour lui envoyer un message : ?Je ne fais pas ce voyage pour des raisons de politique intérieure.? Et pourquoi le Lider Maximo l'a re?u ? ?Il y a une part de curiosité quand même et il a pour la France une certaine reconnaissance.? Hollande, qui n'a jamais été un gauchiste, a même signé une tribune dénon?ant la ?dictature? de Cuba en 2003 après le ?printemps noir? et l'arrestation de 75 opposants. Amnesty International considère qu'il reste un prisonnier politique à Cuba et que de nombreux opposants sont surveillés et stigmatisés. ?Il faut me le donner?, s'échauffe Hollande. Chaque fois qu'on peut nous donner un nom, un dossier on essaie de transmettre.? Malgré ses dénégations, le président fran?ais sait que sa rencontre va faire couler beaucoup d'encre, à droite comme à gauche, mais il tient son cap : ?C'était un geste à l'égard du peuple cubain.? Pour une Fran?aise installée à La Havane depuis des années, c'est surtout ?un geste de Fidel Castro à l'égard de Fran?ois Hollande?. SéGOLèNE ROYAL : ?C'EST UN PEU MYTHIQUE? Dans la résidence de l'ambassadeur, une villa aux faux airs de cathédrale gothique espagnole, la délégation fran?aise souffle un peu. ?Il y a donc des secrets qui peuvent rester secrets?, savoure un conseiller de l'Elysée en s'éventant avec le bristol de la visite officielle, qui ne mentionne évidemment pas l'entrevue au sommet. Parmi les ministres, on rame pour justifier cette rencontre surprise avec celui que les diplomates appellent ?le commandeur? à tout bout de champ, adoptant une logorrhée soviétisante. Pour faire patienter les Fran?ais, Ségolène Royal a lu le discours de Fran?ois Hollande en son nom et fait des blagues aux journalistes. ?J'ai déjeuné à c?té de Fidel Castro?, lance-t-elle, scrutant les réactions New Balance avant de préciser qu'il s'agit du fils de Raul. ?Tout ?a a une dimension historique, plus que politique, tente la ministre de l'Environnement. C'est un peu mythique.? Justement parce qu'il a pris des positions fermes contre le régime castriste, ?Fran?ois Hollande n'est soup?onnable d'aucune forme de complaisance?, justifie Marisol Touraine. Qui rappelle faire partie comme le chef de l'Etat de la ?gauche Allende? et qui cherche donc un peu ses mots. Pour la ministre des Affaires sociales, le mythe de la révolution de 1959, les guérilleros, l'anti-impérialisme primaire, c'est du passé au sein de la gauche et de la jeunesse : ?Pour 98% des Fran?ais, Che Guevara c'est un tee-shirt.?


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