Réticence de l'Elysée, volte-face de Macron, bouderie de Dassault… la nomination de l'ancien patron d'EDF à la tête du pilier de la défense nationale n'est pas acquise. Une guerre de principes doublée d'une bataille d'ego. Entre le ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, et le clan Dassault, les relations, polaires depuis six mois, pourraient devenir, sous peu, explosives. Au c?ur de la discorde : la nomination du très sarkozyste Henri Proglio à la présidence non exécutive de Thales, groupe pilier de la défense nationale et équipementier en électronique du Rafale, dont l'Etat et Dassault se partagent le contr?le. Annoncé en décembre, à la stupéfaction générale s'agissant d'un homme que Fran?ois Hollande confiait peu avant son élection avoir placé sur sa ?liste noire?, le retour basket nike tn 2015 sur le devant de la scène de l'ex-patron d'EDF relève depuis de l'arlésienne : repoussé en février et finalement programmée pour le mercredi 13 mai, il se heurte aujourd'hui encore au veto officiel de Bercy comme de l'Elysée. Motif invoqué : l'incompatibilité entre les activités privées de Proglio et ses potentielles responsabilités chez Thales. Bercy indiquant qu'il ?n'est pas envisageable de nommer à la tête de Thales un président qui, par ailleurs, est rémunéré par Rosatom?, l'agence russe de nucléaire civil et militaire. Fauteuil. Evincé fin octobre de la présidence d'EDF, Henri Proglio n'a pas tardé à mettre à profit son épais carnet d'adresses pour pérenniser ses confortables fins de mois. En quelques semaines, il signe plusieurs contrats avec l'américain General Electric et, surtout, avec le russe Rosatom, dont le président Sergue? Kirienko est un proche. Depuis leur rencontre orchestrée en 2010 par le sulfureux nike air max tn requin junior intermédiaire Alexandre Djouhri, les deux patrons ont topé à plusieurs reprises, jusque sur le dos d'Areva, alors concurrent d'EDF pour le leadership de la filière nucléaire fran?aise… Proglio privé de son fauteuil à la tête de l'électricien national, Kirienko l'a nommé administrateur d'une filiale turque de Rosatom, tout en le rémunérant pour ses conseils. Pour Fran?ois Hollande, c'est une ligne rouge : alors que la crise ukrainienne a rendu exécrables les relations diplomatiques avec la Russie, pas question de propulser Proglio à la tête d'un groupe aussi stratégique que Thales s'il ne coupe pas court à ses juteuses, mais licencieuses, ?activités privées?. Fureur. L'ennui, c'est que l'intéressé n'a, semble-t-il, aucune intention d'obtempérer. Sauf à ce que l'Etat s'engage à compenser intégralement son manque à gagner, a-t-il rétorqué. ?Hors de question?, a cinglé Bercy, tablant sur un retour à la raison de l'ancien dirigeant. En vain. ?Proglio ne lachera rien?, confirme son entourage. Pour preuve, ulcéré du mauvais tour que lui a Nike Requin joué Bercy en annulant au pied levé le conseil d'administration qui, en décembre, devait le confirmer dans ses nouvelles fonctions chez Thales, il a lancé, le 9 janvier, sa propre société de conseil, Henri Proglio Consulting. ?Il faut être sérieux, s'enflamme un de ses proches. L'Etat lui propose 140 000 euros brut [par an] pour prendre une présidence non exécutive qui, au départ, ne l'intéressait même pas. C'est dix fois moins que certaines propositions d'emplois qui lui sont faites à l'étranger.? Dans les cercles patronaux proches des Dassault, on dénonce à qui mieux mieux un ?pur prétexte? et ?une fixette intégrale d'un Macron en quête de légitimité?, par ailleurs ?infondée?. Non sans argument : pour asseoir sa position, Bercy a fait examiner les activités de Proglio. Deux rapports, l'un interne diligenté par l'Agence des participations de l'Etat, l'autre commandé à un cabinet d'avocat d'affaires proche du ministre de l'Economie, ont abouti, mi-mars, à des conclusions similaires : ?Les trois "legal opinions" [avis de légalité, ndlr] demandées, deux sur Rosatom et un sur General Electric, ont conclu à l'absence de conflits d'intérêts avec Thales?, précise une source gouvernementale. Bercy reste inflexible : ?Ce n'est pas un problème juridique, c'est une question de principe?, insiste l'entourage du ministre. C'est pourtant moins le ?principe? que le pragmatisme, qu'avait initialement privilégié Macron en choisissant de soutenir, dans le sillage du ministère de la Défense, la nomination de Proglio. L'urgence était alors de calmer la fureur de Charles Edelstenne, partenaire clé et homme de confiance de Serge Dassault, intronisé en juillet ?président statutaire successif du groupe industriel Marcel Dassault?. Lequel venait d'apprendre par la radio la démission du patron de Thales, Jean-Bernard Lévy, aux commandes depuis seulement deux ans, et sa nomination à la tête d'EDF en remplacement de Proglio. Pour Edelstenne comme pour Dassault, l'attitude de l'Etat relève de la déclaration de guerre. Selon un proche, le fait ?que pas un haut fonctionnaire n'ait pris la peine de les avertir du départ de Lévy constituait, pour eux, une rupture de fait du pacte d'actionnaires qui les lie à l'Etat dans Thales?. Incohérence. Humilié, le clan Dassault refuse catégoriquement d'entériner l'homme pressenti par le gouvernement pour remplacer Lévy à la tête de Thales, à savoir son numéro 2, Patrice Caine. Entré chez Thales en 2002, ce polytechnicien conna?t bien la boutique, mais son passage au cabinet de Laurent Fabius, alors grand patron de Bercy, est rédhibitoire pour les Dassault. Ces derniers menacent de poser leur veto, quitte à faire sauter le pacte d'actionnaires. Pour l'Etat, la menace est nucléaire : le contr?le du pilier de la défense nationale ne serait, dès lors, plus assuré… Passant à l'offensive, Edelstenne pose ses conditions : les fonctions de président et de directeur général de Thales devront être disjointes. Si la direction opérationnelle peut revenir à Caine, il exige en contrepartie la nomination d'un homme de confiance pour superviser la stratégie. Puisqu'il vient d'être écarté d'EDF, Proglio, intime des Dassault - au point de faire parti du comité des sages de la famille, en charge d'arbitrer les éventuels litiges entre les héritiers au moment de la succession Chaussure Nike Tn -, est le candidat idéal. Le directeur de cabinet du ministre de la Défense, Cédric Lewandowski, qui relaie ces desiderata, finit par convaincre Bercy de la nécessité de négocier. Le 20 décembre, le Figaro, propriété de Dassault, annonce en avant-première et à la stupéfaction générale que le tandem Proglio-Caine prendra la direction de Thales à l'issue du conseil d'administration du 23 décembre. Pour les observateurs, l'affaire est incompréhensible : comment expliquer que le gouvernement remette en selle un entrepreneur controversé et proche de la sarkozie, deux mois à peine après l'avoir écarté de la direction d'EDF ? Une incohérence qui n'échappe pas à Manuel Valls, mécontent de n'avoir pas été entendu par l'Elysée. ?Je ne comprends vraiment pas cette nomination de Proglio, ?a, c'est encore un coup de Macron?, lance le Premier ministre à la cantonade, le 20 décembre, dans nike tn requin pas cher taille 40 la tribune VIP du Parc des Princes, où il assiste à un match non loin de Sarkozy. Macron, à qui la pique est rapportée, mesure tout à coup le risque politique qu'il vient de prendre. D'autant que la presse commence à s'intéresser aux ?activités privées? de Proglio dont le ministre ne sait que peu de chose. Le rétropédalage est immédiat. Et la nomination de Proglio repoussée… Arme.Cinq mois plus tard, le front Bercy-Proglio est officiellement gelé. Les coulisses, pourtant, sont plus propices à la négociation. C?té Dassault, la pression est retombée. Début mars, la visite du chef de l'Etat sur le site de montage des rafales à Mérignac (Gironde) a décrispé les relations. Les contrats signés coup sur coup avec l'Egypte, l'Inde et le Qatar ont fini de détendre l'atmosphère. Comme si de rien n'était, Proglio a fait le tour du comité exécutif de Thales et pris langue avec Caine. ?Il se prépare?, confirme-t-on en interne. De son c?té, Bercy n'envisage pas pour l'heure d'user de l'arme qui, de facto, bloquerait la nomination de Proglio (65 ans) : voter, lors de l'assemblée générale, contre la résolution portant de 65 à 69 ans l'age autorisé pour diriger Thales. Mieux, l'entourage de Macron précise que la réticence du ministère à l'encontre de la nomination de Proglio ?n'est pas une question d'homme?. Reste à savoir s'il émergera du conseil d'administration qui suivra l'assemblée générale de Thales, mercredi, un gentlemen's agreement permettant à chacun de sauver ce qui lui est cher : l'honneur pour Dassault, l'argent pour Proglio, et la face pour Bercy.
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