Le président de l'Assemblée nationale a évoqué mercredi sa candidature à la tête d'un rassemblement de la gauche. Je suis disponible pour être le candidat du rassemblement de la gauche. Mercredi soir, à la Nike Air Max surprise générale, avant un meeting sur ses terres du Pré-Saint-Gervais (Seine-Saint-Denis), le président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone, a annoncé sa volonté de porter les couleurs socialistes en Ile-de-France lors des élections régionales de décembre prochain. ?Si je dois être une solution, je ne me déroberai pas?, a insisté le quatrième personnage de l'Etat - qui compte bien le rester tout en menant campagne. ?Trop tard?. A ses c?tés, Martine Aubry, conviée pour une réunion publique de soutien à la motion Cambadélis en vue du congrès PS de début juin. Autant dire que l'annonce de ?Barto? fait passer l'ordre du jour affiché au second plan. ?C'est une chance pour la gauche, pour notre région, c'est une bonne nouvelle?, s'est illico félicité le patron des députés socialistes, Bruno Le Roux, lui aussi élu du département. Ajoutant : ?Il y a nécessité d'une forme de Sac a main renouvellement (sic) qui va nous permettre de rassembler la gauche.? Socialiste, mais aussi communiste et écologiste au second tour. Condition nécessaire pour espérer conserver l'Ile-de-France, région la plus peuplée et la plus riche face à l'UMP Valérie Pécresse. Laquelle est toujours à la recherche d'une alliance décisive avec les centristes. Depuis cet hiver, les socialistes étaient à la recherche d'un troisième homme, capable de mettre fin au duel qui s'annon?ait délétère entre le président sortant de la région, Jean-Paul Huchon (trois mandats au compteur), et sa première vice-présidente, Marie-Pierre de la Gontrie. Ces derniers jours, à l'approche de la cl?ture des candidatures (théoriquement jeudi), la rumeur Beno?t Hamon avait enflé dans les cénacles socialistes. Une hypothèse à laquelle certains avaient toutefois du mal à croire. ?Il aurait décidé ?a il y a trois mois, il était élu Nike Requin dans un fauteuil et devenait le sauveur de l'Ile-de-France, mais là c'est trop tard : il ne peut pas faire campagne efficacement à la dernière minute?, expliquait lundi un ténor de la majorité. Surtout, l'ex-ministre de l'Education n'avait pas l'aval de l'Elysée, encore moins celui de Matignon. Fin avril, le président de l'Assemblée nationale avait, lui, fait savoir à Fran?ois Hollande qu'il n'était pas ?candidat à la candidature?. Cela revenait à laisser une porte entrouverte : Bartolone pouvait donc être candidat tout court. Comprendre : sans passer par la case primaire. Face à la droite qui s'est mise en ordre de bataille derrière Valérie Pécresse, face à la menace de perdre la région la plus peuplée et la plus riche de France, l'ex-président de Seine-Saint-Denis tente donc un coup. ?Il veut être le candidat de tout le monde, du rassemblement de la gauche : c'est l'ADN de son combat politique?, vante un de ses proches. Anne Hidalgo, la maire PS de Paris, qui soutenait la Gontrie, devait annoncer dans la soirée son ralliement à Claude Bartolone. ?Carpe et lapin?. Son coming-out surprise - il a pris sa décision mardi soir après six mois de réflexion - rouvre le jeu socialiste mais il reste des interrogations. Y aura-t-il un vote des militants ? Avec combien de candidats finalement ? A priori, Marie-Pierre de la Gontrie et ses proches se sont résolus à ne pas concourir mais la partie semble plus délicate avec Huchon. En plus de son ancrage francilien, Bartolone a deux atouts de taille : la bénédiction appuyée de Hollande, l'appui intéressé de Valls - qui voit s'éloigner un concurrent pour Matignon -, et le blanc-seing de la direction du PS, où officie Jean-Christophe Cambadélis. Depuis 2008, ?Barto? et ?Camba?, venus des écuries Fabius et Strauss-Kahn, sont surnommés ?la carpe et le lapin?. Leur mariage baroque a une nouvelle fois prouvé mercredi qu'il était à toute épreuve.
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